Cumenge published this in 1862.

Société littéraire et scientifique de Castres


Les bains de Rennes paraissent avoir été fréquentés, dit le savant M. A. Du Mège, par la nalion celtique. Les médailles en font foi. On dit qu'il existait une ville dans les environs de Rennes. Redoe était la capitale du Comitatis Redensis. Rennes vient de Redoeni, diminutif de Redoe. Les
anciens litres de Montferrand au nord-est de Rennes, où l'on voit les ruines d'un château féodal, font mention de Roedum ou Raedoe, que les auteurs ont traduit par Razez. Voilà ce que la tradition écrite nous a transmis sur l'ancien pays de Rennes.

Avant de parler de mon voyage scientifique, pcrmellez-moi de rapporter les paroles d'un de nos plus célèbres écrivains , M. de Chateaubriand ; elles s'appliquent à mon récit : « Ceux qui parcourent un ouvrage en apparence de pure » imagination , ne se doutent pas du temps el de la peine
» qu'il a coûté à l'auteur. » Qu'ai-je vu d'abord à Rennes?



Des urnes cinéraires d'un mètre de hauteur; un morceau de marbre taillé, avec inscription mutilée, avec des caractères gravés par des mains habiles; des fragments de 1 à 2 métrés de long de moulures diverses en marbre blanc d'Italie; une main desséchée par la souffrance, qui soutient
une coupe où s'enroule un serpent au repos; un bras de femme en beau marbre statuaire, dans des proportions bien plus grandes que nature; et au milieu de ces ruines d'un temple romain , des médailles cellibériennos, sarrazines, consulaires et impériales. Tous ces objets, précieux pour
l'archéologie, je les ai vus rassemblés avec soin par M. de Fleury, propriétaire des bains de Rennes. Il les a mis avec une obligeance des plus aimables à ma disposition pour les étudier, et réunir les éléments de mon rapport.

Il suffirait de voir la collection des médailles trouvées depuis peu d'années dans ces lieux, pour être assuré que les Romains y avaient fondé un établissement thermal, avec leur luxe de construction accoutumé.

A Rennes, en 1709, dit un ancien curé, M. Delmas, le nombre des médailles trouvées étail si grand que les paysans les vendaient au poids du métal aux chaudronniers des environs de Soréze. M. Delmas en fit une collection, mais il n'en reste plus que les noms :

1 en or, de Caïus dictator perpetuus ; — 2 de Publius Claudius ; — 10 en argent, Raplus Sabinoe, Antoine, César, Auguste, Tibère , Néron , Vespasien ; — 19 en bronze, de tous les empereurs, depuis Auguste jusqu'à Dioclétien. Une des médailles exprimait un voeu à Esculape, pour la santé d'Auguste, malade à Narbonne.

En outre, M. Delmas fait mention de plusieurs médailles sarrazines.

Celles qui ont été trouvées depuis peu , sont :

1 en or, Nero, Coesar Augustus pontifex ; — 2 de Justinien avec une victoire ailée ; — 14 en argent ; — 1 Colonie de Marseille, grande figure de guerrier; -- 1 médaille gauloise, appelée monnaie à la roue; — 1 avec ligure gallo-romaine ; — 1 celtibériennc, grande têle à casque ; — 1 cel-
tibéricnne, avec quadrige; — 3 Jules César; — 2 Nerva; — 1 Vitellius ; — i Néro Garmanicus Augustus.

En bronze, 8, Auguste et Agrippa ; colonie de Nîmes, avec un crocodile enchaîné au pied d'un palmier, Auguste, Tibère, Vespasien, Domilien, Nerva, Trajan, Marc-Aurèle; •— 10 médailles cellibériennes avec une grosse lèle, et, au revers, un cheval ailé.

Raisonnons maintenant sur ces données positives. Les Romains ont habité ces lieux, où ils établirent des colonies. Rome , partout où elle dominait, prodiguait ses largesses, ses arls, son luxe, sa religion , avec ses temples ornés des plus beaux types de la statuaire antique.

Jusqu'au règne de l'empereur Commode (186), il semblait que Rome devait toujours s'enrichir des trésors de tous les peuples. Mais celte magnificence, cet or, ces temples, ces statues devinrent plus tard la proie des barbares. Les temples furent pillés et les dieux brisés. Le temple de Rennes, dont j'ai reconnu les traces, les pavés, les murailles et divers autels votifs, gisait encore sous une couche de terre végétale d'un mètre 50 cent. Le pavé du temple est formé de grandes dalles de 50 cent, d'épaisseur, 25 de largeur sur 35 de longueur. C'est en creusant des fondations et en déblayant le terrain , que l'on a trouvé le bras d'une femme, tenant à la main un oeuf qu'elle semble présenter aux assistants. C'était le symbole de la divinité de ces lieux consacrés à la fécondité, croyance qui s'est perpétuée jusques à nos jours et qui fait encore , chaque année , demander à Rennes l'accomplissement du voeu le plus cher à une femme. Les faits, dit on , y répondent bien souvent.

Esculape était encore le Dieu qu'on venait implorer à Rennes. Certainement, si des fouilles étaient faites dans ce lieu riche de trésors archéologiques , on trouverait le corps de celle statue. On verrait à quel pied appartient un gros orteil en marbre blanc , qui fut brisé par un ouvrier inhabile, on retrouverait la suite de celte inscription. A quels autels ces
moulures en marbre ont-ils servi d'ornement et de base? Je me suis promis de revoir un jour celte terre qui n'est pas encore envahie par les habitations : il ne sera bientôt plus temps.

Au fond d'une vallée très resserrée, au pied de montagnes arides il y a quarante ans, maintenant plantées et reverdies par l'industrie agricole, trois sources très abondantes sortent presque du même lieu à des degrés différents. Le bain fort, à 41 degrés , jaillit à quelques mètres au-dessus de la rivière de Sais. La source de cette rivière est à 10 kilomètres. Elle renferme une grande quantité de sel, d'où elle a tiré son nom (2 kilogrammes par hectolitre) ; elle vient ajouter une nouvelle vertu fortifiante à celle que l'eau naturelle contient déjà, par des muriates et des carbonates divers, combinés avec le gaz acide-carbonique.

Le second établissement est celui du bain doux qu'on a surnommé le bain des délices. On s'y trouve très-bien ; les membres , un peu raidis par la souffrance, reprennent leur élasticité, et la peau devient lisse comme si elle était satinée.

La troisième source est appelée les Bains de la Reine, et la tradition dit que la reine Blanche de Caslille, atteinte de la lèpre, après avoir couru tous les lieux indiqués par les nécromanciens de l'époque, trouva sa guérison complète aux bains de Rennes.

La lèpre fut apportée dans les Gaules après 711 par les Sarrazins ; il y a donc lieu de croire que le nombre des pièces de monnaie sarrazines trouvées à Rennes, indiquent que la vertu de ses eaux était alors reconnue.

Déjà les Romains avaient orné cet établissement thermal de belles mosaïques, qui ont été détruites ; quelques restes précieux marquent leur origine. On trouve encore un bassin en béton très dur qui a résisté aux éléments.

L'épaisseur du mur est de 0 métro 54; longueur intérieure,  5 mètres 40; largeur , 1 mètre 90; hauteur, 1 mètre 35. 

Un bourrelet intérieur, faisant corps avec le mur, ajoutait à la solidité de la construction. Un conduit y amenait l'eau par la partie supérieure. Des pans de murailles anciennes avec les assises de pierres extérieures, de même hauteur, montrent que les constructions étaient faites avec soin.

Il existe encore à deux kilomètres de Rennes, une source d'eau froide ferrugineuse , très limpide cl d'une saveur astringente : elle se trouble après un court séjour dans les vases el dépose une couche ocreuse après l'évaporation du gaz acide-carbonique qu'elle renferme. Celle eau salutaire
sortait de dessous des rochers, à 30 mètres d'élévation audessus de la rivière; elle coule maintenant au milieu d'un massif d'aulnes et de platanes. Cette fontaine est la promenade favorite des baigneurs; elle est formée par diverses pierres antiques taillées grossièrement; des cannelures et des feuilles d'acanthe gravées sur ces blocs d'un grés très commun indiquent, par leurs fortes dimensions, qu'elles appartenaient à quelque temple.

Avec toutes ses sources minérales et ses rivières salées, Rennes n'aurait pas été habitable sans le secours d'une fontaine très abondante, d'une eau délicieuse, qui coule à dix mètres au-dessus de la rivière cl se répand dans le village.

Après avoir parlé des Romains qui ont habité Rennes, je crois devoir dire quelques mois sur l'occupation romaine, le lieu de débarquement et l'établissement d'une colonie dans la contrée, d'après l'étymologie latine des noms.

Le fait historique est que, 118 ans avant Jésus-Christ, on envoya une colonie romaine à Narbonne. Elle débarqua à la Vieille nouvelle , dérivée de Novalis, terre vierge, à Narbonne , de Naris, qui veut dire extrémité des canaux , et bona, bonne.

Le roc Saint-Pierre, à une lieue en mer, à l'embouchure de l'Aude , la redoute du même nom, sur le rivage, disent que les limites de la colonie narbonnaise étaient là.

L'étang de La Palme a la figure du creux de la main avec les cinq doigts. Son nom palma est latin. L'isle Sainle-Leucie est couverte d'une herbe Leucé, semblable à la Mercuriale.

Enfin le fort do la Nouvelle qui fui plus lard un lieu de débarquement plus favorable, et le lac de Sigean avec sa redoute, que des caries nomment de Saint-Jean , désignent le point central des troupes réunies pour installer la colonie.

Les conquérants se dirigèrent vers les hauteurs des Corbières , traversèrent ces plaines arides pour atteindre, Saint-Paul, ville principale du pays des Fenouillèdes, sur les confins du Roussillon , feni culelum , ancien nom), pays où abondaient les foins et les vins.

Ils vinrent après s'établira Montferrand, position qui commandait la vallée de la Sais : une ancienne voie romaine en descend; ce nom de Montferrand était jadis celui de Rennes ; un château féodal y fut bâti plus tard.

Les Romains, selon leur habitude, campèrent à des distances telles qu'ils pouvaient se porter secours mutuellement. Saint-Ferriol, Saint-Just, Saint-Julia , Saint-Celsc, Saint-Nazaire , nous disent comment les habitants de cette contrée supportaient le joug de la conquête et de la servitude.

Laissons ces faits probables pour nous arrêter sur la physionomie des environs de Rennes.

Au centre de la contrée s'élève, majestueusement, un pic de montagne, un cône isolé, surpassant toutes les montagnes par sa cime presque toujours couverte de neige; c'est le pic de Bugarach. Près de là sont les Causses, masses calcaires, qui forment le point culminant de la contrée. Les eaux qui tombent sur celte grande surface, en s'écoulant vers l'orient, forment la Gly, rivière qui se dirige vers Rives-Altes, (de rivus, cours d'eau, allus, élevé), et se jette dans la Méditerranée au-dessous de Perpignan (Perpi-
niacum). L'autre partie des eaux s'écoule vers le couchant, tombe dans la rivière de Sais, et va joindre l'Aude à Couiza, Limoux, Carcassonne.

A mon avis, le pic de Bugarach était le cratère d'où s'élevait un volcan de cendres calcaires, comme jadis sortit du Vésuve cette colonne épaisse dont parle Pline, et qui engloutit Ilerculanum et Pompeïa. Ces matières, eu cendres calcinées cl brûlantes, se délayaient en tombant dans les
rivières, s'amoncelaient et se refroidissaient, et formaient les plateaux arides des Corbières.

Si les eaux étaient rclcnues pendant quelque temps, elles rompaient leurs digues , coulaient avec plus de rapidité, entraînant avec elles des blocs énormes de pierres et de roches agglutinées qu'on trouve dans le lit de la rivière salée. Celle rivière salée , d'où vient-elle? Est-ce quelque filon d'eau de la mer, qui, au moment de l'érosion , a formé un banc de sel gemme et sur lequel coule incessamment quelque source souterraine descendant des sommets glacés des Pyrénées?

D'où viennent ces coquillages trouvés avec des oursins pétrifiés, qu'on rencontre dans les montagnes? Quelle est cette montagne des Cornes, au sommet de laquelle on trouve des stalactites provenant de la coulée de la matière calcaire en fusion, qui prenait une figure aiguë à mesure qu'elle acquérait de la consistance, par l'évaporation de l'eau? Comment se sont formées ces couches alternatives de terre et de roches, qui composent les montagnes autour de Rennes? Je hasarde la solution de ces questions : par le volcan du Bugarach.

A mesure que la transformation terrestre s'opérait, les terres de toute nature étaient entraînées par les eaux, et sur ces terres desséchées coulait comme une lave la roche silico-calcaire, qui prenait de la solidité au contact de l'air. Bientôt s'amoncelait une nouvelle couche recouverte à son tour par la roche, qui se durcissait comme un ciment naturel, composé d'éléments argilo-calcaires.

Les couches des roches sont parallèles , mais redressées sur les flancs des montagnes, comme preuve des derniers efforts volcaniques, qui ont laissé après eux ces soupiraux par lesquels s'élancent depuis tant de siècles les sources brûlai les de Rennes.

Dans celle vallée où le travail des champs n'est pas considérable, où la porlion des terres arables est très exiguë, y a-t-il quelque industrie ? On y taille ces pierres si précieuses pour l'agriculture, qui servent à aiguiser les faux et les faucilles : cette industrie occupe 40 ouvriers, qui font une vingtaine de ces pierres dans la journée; elles se vendent 75 centimes à 1 franc la douzaine, prises sur les lieux. Souvent les Espagnols viennent en acheter; c'est un article de contrebande qui se vend 1 franc pièce au-delà des Pyrénées. Malheureusement la matière première commence à man-
quer ; ce grès très fin se montrait jadis à la surface de la terre, déposé entre deux couches de roches dures, comme on rencontre un filon métallique dans sa gangue. Ce grès, conservant son humidité naturelle , était facile à fendre, à travailler, à façonner , à polir, avant qu'il ne fût durci par le contact de l'air.

Maintenant ce filon a pris une direction telle, qu'il faut de grands frais pour extraire ce qui ne coûtait presque rien à l'ouvrier, et l'on ne sait à quelle profondeur ira se perdre celte couche précieuse.

Dans une autre direction , vers le pic de Bugarach , on exploite de grandes meules à aiguiser. Il y a aussi une petite scierie circulaire où l'on débite les Racines de buis en tablettes , pour en faire des boîtes, qu'on perfectionne à Saint-Claude (Jura).

Je finis en vous offrant le dessin fait par M. Albrespy, des urnes cinéraires dont j'ai pris les dimensions. Ces vases se fichaient debout dans la terre, lorsqu'on les remplissait des cendres et des ossements des défunts, et puis ils étaient couchés horizontalement dans les cimetières ;

Une moulure en marbre blanc d'Italie ; c'était un ornement de piédestaux d'autels, etc.; il en existe plusieurs fragments de 1 à 2 mètres de long;
le dessin d'une inscription sur marbre blanc ; le dessin d'un bras d'une statue, en marbre d'italie; un morceau de béton, sorti de vive force du bord supérieur du réservoir. J'ai remarqué que, dans la composition
du béton, il entrait une quantité notable de briques d'un grain extrêmement fin. Je fus assez heureux pour extraire une de ces briques. Elle recouvrait un tuyau de poterie qui amenait l'eau dans le bord supérieur du réservoir ;

Le revêtemcnt intérieur du bassin , composé d'une couche très mince de ciment et de brique en poudre 1res fine,ce qui lui donnait une teinte rougeâtre : peut-être même existe-t-il sous les décombres quelques traces de mosaïques.

J'ai vu , à Rennes, des briques creuses qui servaient de recouvrement aux briques plates qui formaient la toiture des maisons romaines. Les briques creuses, portaient les figurines qui décoraient les monuments.



Société littéraire et scientifique de Castres


The baths of Rennes appear to have been frequented, says the scholar Mr. A. Du Mège, by the Celtic nation. The medals attest to this. It is said that there was a town in the environs of Rennes. Redoe was the capital of Comitatus Redensis. Rennes comes from Redoeni, diminutive of Redoe. The old [literature] lists Montferrand to the north-east of Rennes, where we see the ruins of a feudal castle, mention Roedum or Raedoe, which the authors translated as Razez. This is what written tradition has transmitted to us about the ancient country of Rennes.

Before speaking of my scientific journey, please let me quote the words of one of our most famous writers, M. de Chateaubriand; they apply to my story: "Those who peruse a work apparently of pure imagination, do not suspect the time and trouble it has cost the author." What did I see first in Rennes?



Cinerary urns one meter high; a piece of carved marble, with a mutilated inscription, with characters engraved by skilled hands; fragments of 1 to 2 meters long of various moldings in white Italian marble; a hand dried up by suffering, which supports a cup in which a serpent at rest is coiled; a woman's arm in beautiful statuary marble, in proportions much larger than life; and in the middle of these ruins of a Roman temple, Celliberian, Saracen, consular and imperial medals. All these objects, precious for archaeology, I saw carefully collected by Mr. de Fleury, owner of the baths of Rennes. He placed them with the most kind kindness at my disposal to study them, and gather the elements of my report. It would be enough to see the collection of medals found in recent years in these places, to be assured that the Romans had founded a thermal establishment there, with their accustomed luxury of construction.

In Rennes, in 1709, says a former priest, Mr. Delmas, the number of medals found was so great that the peasants sold them by weight of the metal to the coppersmiths of the environs of Soréze. Mr. Delmas made a collection of them, but only the names remain:

1 in gold, of Caius dictator perpetuus; — 2 of Publius Claudius; — 10 in silver, Raplus Sabinoe, Antony, Caesar, Augustus, Tiberius, Nero, Vespasian; — 19 in bronze, of all the emperors, from Augustus to Diocletian. One of the medals expressed a wish to Aesculapius, for the health of Augustus, who was ill in Narbonne.

In addition, Mr. Delmas mentions several Saracen medals.

Those that have been found recently are:

1 in gold, Nero, Coesar Augustus pontifex; — 2 of Justinian with a winged victory; — 14 in silver; — 1 Colony of Marseille, large warrior figure; -- 1 Gaulish, called wheel coin; — 1 with Gallo-Roman ligure; — 1 Celtiberian, large head with helmet; — 1 Celtiberian, with quadriga; — 3 Julius Caesar; — 2 Nerva; — 1 Vitellius; — i Nero Garmanicus Augustus.

In bronze, 8, Augustus and Agrippa; colony of Nîmes, with a crocodile chained at the foot of a palm tree, Augustus, Tiberius, Vespasian, Domilian, Nerva, Trajan, Marcus Aurelius; •— 10 Celtiberian medals with a large lele, and, on the reverse, a winged horse.

Let us now reason on these positive data. The Romans inhabited these places, where they established colonies. Rome, wherever it dominated, lavished its largesse, its arls, its luxury, its religion, with its temples adorned with the most beautiful types of ancient statuary.

Until the reign of the Emperor Commodus (186), it seemed that Rome must always enrich itself with the treasures of all peoples. But this magnificence, this gold, these temples, these statues later became the prey of the barbarians. The temples were pillaged and the gods broken. The temple of Rennes, of which I recognized the traces, the paving stones, the walls and various votive altars, still lay under a layer of topsoil one meter and a half. The pavement of the temple is formed of large slabs 50 centimeters thick, 25 wide by 35 long. It was while digging foundations and clearing the ground that the arm of a woman was found, holding an egg in her hand that she seems to be presenting to those present. It was the symbol of the divinity of these places dedicated to fertility, a belief that has been perpetuated to the present day and which still makes people ask Rennes every year for the fulfillment of a woman's dearest wish. The facts, it is said, often answer this question.

Aesculapius was still the God who came to implore Rennes. Certainly, if excavations were carried out in this place, rich in archaeological treasures, the body of this statue would be found. We would see to which foot a big toe in white marble belongs, which was broken by an unskilled worker, we would find the continuation of this inscription. On which altars did these marble mouldings serve as ornament and base? I promised myself to one day revisit this land that is not yet invaded by dwellings: it will soon be past time.

At the bottom of a very narrow valley, at the foot of mountains that were arid forty years ago, now planted and re-greened by the agricultural industry, three very abundant springs come out almost from the same place at different degrees. The Bain Fort, at 41 degrees, springs a few meters above the river Sals. The source of this river is 10 kilometers away. It contains a large quantity of salt, from which it got its name (2 kilograms per hectoliter); it adds a new fortifying virtue to that which natural water already contains, by muriates and various carbonates, combined with carbonic acid gas.

The second establishment is that of the Bains Doux which has been nicknamed the bath of delights. One feels very good there; the members, a little stiffened by suffering, regain their elasticity, and the skin becomes smooth as if it were satiny.

The third source is called the Bains de la Reine, and tradition says that Queen Blanche of Caslille, suffering from leprosy, after having visited all the places indicated by the necromancers of the time, found her complete cure at the baths of Rennes.

Leprosy was brought to Gaul after 711 by the Saracens; there is therefore reason to believe that the number of Saracen coins found in Rennes, indicate that the virtue of its waters was then recognised.

The Romans had already decorated this thermal establishment with beautiful mosaics, which were destroyed; some precious remains
mark their origin. There is still a basin in very hard concrete that has resisted the elements.

The thickness of the wall is 0 metro 54; internal length, 5 meters 40; width, 1 meter 90; height, 1 meter 35.

An internal bead, integral with the wall, added to the solidity of the construction. A conduit brought water there through the upper part. Sections of old walls with the outer stone courses, of the same height,
show that the constructions were made with care. 

There still exists, two kilometers from Rennes, a spring of cold ferruginous water, very limpid and with an astringent taste: it becomes cloudy after a short stay in the vases and deposits an ochre layer after the evaporation of the carbonic acid gas it contains. This salutary water
came out from under the rocks, at an elevation of 30 meters above the river; it now flows in the middle of a clump of alders and plane trees. This fountain is a favorite promenade for bathers; it is formed by various
roughly cut ancient stones; grooves and acanthus leaves engraved on these blocks of very common sandstone indicate, by their large dimensions, that they belonged to some temple.

With all its mineral springs and salty rivers, Rennes would not have been habitable without the help of a very abundant fountain, of delicious water, which flows ten meters above the river and spreads throughout the village.

After having spoken of the Romans who inhabited Rennes, I believe I should say a few months about the Roman occupation, the place of landing and the establishment of a colony in the region, according to the Latin etymology of the names.

The historical fact is that, 118 years before Jesus Christ, a Roman colony was sent to Narbonne. They landed at the Old News, derived from Novalis, virgin land, at Narbonne, from Naris, which means end of the canals, and bona, good.

The Saint-Pierre rock, a league out to sea, at the mouth of the Aude, the redoubt of the same name, on the shore, say that the limits of the Narbonne colony were there. The pond of La Palme has the shape of the hollow of the hand with five fingers. Its name palma is Latin. The island of Saint-Leucie is covered with a Leucé grass, similar to the Mercuriale. Finally, the fort of La Nouvelle, which later became a more favourable landing place, and the lake of Sigean with its redoubt, which the maps call Saint-Jean, designate the central point of the troops gathered to install the colony.

The conquerors headed towards the heights of the Corbières, crossed these arid plains to reach Saint-Paul, the main town of the country of Fenouillèdes, on the borders of Roussillon, (feni culelum, old name), a country where hay and wine abounded.

They came after to establish Montferrand, a position which commanded the valley of the Sais: an old Roman road descends from it; this name of Montferrand was formerly that of Rennes; a feudal castle was built there later.

The Romans, as was their custom, camped at such distances that they could help each other. Saint-Ferriol, Saint-Just, Saint-Julia, Saint-Celsc, Saint-Nazaire, tell us how the inhabitants of this region endured the yoke of conquest and servitude.

Let us leave these probable facts to dwell on the physiognomy of the surroundings of Rennes.

In the center of the region rises, majestically, a mountain peak, an isolated cone, surpassing all the mountains by its summit almost always covered with snow; it is the peak of Bugarach. Nearby are the Causses, limestone masses, which form the highest point of the region. The waters that fall on this large surface, flowing towards the east, form the Gly, a river that heads towards Rives-Altes, (from rivus, watercourse, allus, high), and flows into the Mediterranean below Perpignan (Perpiniacum). The other part of the waters flows towards the west,
falls into the river of Sais, and joins the Aude at Couiza, Limoux, Carcassonne.

In my opinion, the peak of Bugarach was the crater from which a volcano of calcareous ash rose, as once came out of the  Vesuvius, that thick column of which Pliny speaks, and which engulfed Herculaneum and Pompeia. These materials, in calcined and burning ashes, diluted themselves as they fell into the rivers, piled up and cooled, and formed the arid plateaus of the Corbières.

If the waters were held back for some time, they broke their dikes, flowed with more rapidity, carrying with them enormous blocks of stones and agglutinated rocks that are found in the bed of the salt river. This salt river, where does it come from? Is it some vein of sea water, which, at the time of erosion, formed a bank of rock salt and on which flows incessantly some underground spring descending from the icy peaks of the Pyrenees?

Where do these shells come from, found with petrified sea urchins, which are found in the mountains? What is this mountain of the Horns [Cornes], at the top of which we find stalactites coming from the flow of molten calcareous matter, which took on a sharp shape as it acquired consistency, through the evaporation of water? How were these alternating layers of earth and rock formed, which make up the mountains around Rennes? I hazard the solution to these questions: by the volcano of Bugarach. As the terrestrial transformation took place, the earth of all kinds was carried away by the waters, and on these dried-out lands flowed like lava the silico-calcareous rock, which took on solidity on contact with the air. Soon a new layer was piled up, covered in turn by rock, which hardened like a natural cement, composed of clay-limestone elements.

The layers of rock are parallel, but straightened on the sides of the mountains, as proof of the last volcanic efforts, which left behind them these vents through which the burning springs of Rennes have been springing for so many centuries.

In this valley where the work of the fields is not considerable, where the portion of arable land is very small, is there any industry? They cut these stones so precious for agriculture, which are used to sharpen scythes and sickles: this industry employs 40 workers, who make about twenty of these stones a day; they sell for 75 centimes to 1 franc a dozen, taken on the spot. Often the Spaniards come to buy them; it is a contraband item that sells for 1 franc each beyond the Pyrenees. Unfortunately, the raw material is beginning to run out; this very fine sandstone used to appear on the surface of the earth, deposited between two layers of hard rock, as one finds a metal vein in its gangue. This sandstone, retaining its natural humidity, was easy to split, to work, to shape, to polish, before it was hardened by contact with the air.

Now this vein has taken such a direction, that it is required great expense to extract what cost almost nothing to the worker, and we do not know at what depth this precious layer will be lost.

In another direction, towards the peak of Bugarach, large grindstones are exploited for sharpening. There is also a small circular sawmill where boxwood roots are cut into tablets, to make boxes, which are perfected in Saint-Claude (Jura).

I end by offering you the drawing made by Mr. Albrespy, of the cinerary urns whose dimensions I took. These vases were stuck upright in the ground, when they were filled with the ashes and bones of the deceased, and then they were laid horizontally in the cemeteries;

A molding in white Italian marble; it was an ornament of altar pedestals, etc.; there are several fragments of it, 1 to 2 meters long; the drawing of an inscription on white marble; the drawing of an arm of a statue, in Italian marble; a piece of concrete, forcibly removed from the upper edge of the tank. I noticed that, in the composition of the concrete, there was a significant quantity of bricks of an extremely fine grain. I was fortunate enough to extract one of these bricks. It covered a pottery pipe that brought water to the upper edge of the tank; the inner lining of the basin, composed of a very thin layer of cement and very fine powdered brick, which gave it a reddish tint: perhaps there are even some traces of mosaics under the rubble.

I saw, in Rennes, hollow bricks that served as a covering for the flat bricks that formed the roofs of Roman houses. The hollow bricks bore the figurines that decorated the monuments.