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With thanks to Thierry E. Garnier, director of Arqa publishing - for permission to repost this from his website. Thank you Thierry. 


French text followed by translation...


(extrait)

« Alors ?... Un livre de plus sur Rennes-le-Château ? », me direz-vous… Oui ! Mais quel livre ! Une mise au point. En quelque sorte. Un livre venu à point nommé pour faire un tour d’horizon, comme un rappel dans l’Ether, au point sublime de nos doutes. Un livre de certitudes éclairant assurément la part d’ombre de nos consciences embrumées par tant d’élucubrations ahanées à l’envi, recopiées à l’infini, en anglais aussi… Mais un point, c’est tout. Alors, luisant dans les ténèbres, quelques feux à demi éteints, puis rallumés par Christian Doumergue, soufflant sur des braises qui ne demandaient qu’à s’enflammer, ce livre solaire composé de main de maître, en terre occitane, a pour mérite certain de remettre en perspective bien des croyances ancrées, bien des réalités que l’on eût pensées acquises. Pourtant à la lueur de ces flammes révélées, par l’auteur interposé (1), ce mystère qui n’en finit plus de faire parler de lui - halo éternel et sacré qui touche à l’origine de la chrétienté - nous incite à revisiter « L’Affaire de Rennes-le-Château » dans sa globalité. De l’Histoire aux Mythes certes, mais aussi du mythe colporté à l’histoire revisitée, qu’en est-il au juste de ce prêtre taciturne, arrivé frais émoulu de son diocèse de Carcassonne, un certain premier juin de l’an 1885 et que la légende, chemin faisant, transmutera en or, en… « curé aux milliards » ? C’est ce que Christian Doumergue nous apporte ici, telle une mosaïque antique sur l’étal du jugement de Dieu, comme s’il eût fallu pareil écot pour que nous fussions enfin, au faîte du secret. L’introduction au mystère de Rennes-le-Château passe par une bonne connaissance des évènements, tels qu’ils se déroulèrent historiquement à l’époque de l’abbé Saunière. Or rares furent les auteurs, faute d’éléments sans doute, ou pressés d’en finir, qui donnèrent tout simplement à cette « Affaire » la dimension première dévolue à toute histoire, un premier degré imposé, un passage obligé, pertinent, sincère, émouvant aussi, permettant le cas échéant seulement d’accéder in fine à une infra-histoire à l’origine du secret. Tel n’est pas le propos aujourd’hui (…). » « Les précédentes parties de notre ouvrage ont montré de quelle manière l’histoire de l’abbé Saunière, tombée dans un profond oubli au sortir des deux guerres qui ébranlèrent l’Europe, est progressivement sortie de l’ombre à partir des années 1950. On a alors assisté à la création d’un véritable mythe sur les bases d’un substrat qui s’y prêtait et cela pour différentes raisons. Tout d’abord, l’histoire de l’abbé Saunière, bien que n’étant pas en soi un cas isolé, était assez extraordinaire pour donner lieu à toutes les suppositions possibles. Ensuite, la documentation concernant le prêtre était suffisamment fragmentaire et lacunaire pour autoriser, là encore, maintes extrapolations. S’il nous reste en effet ce qu’il faut d’archives pour dresser du prêtre une vie aussi précise que celle dont nous avons rendu compte dans la première partie du présent ouvrage, il ne faut pas omettre que les archives dont nous disposons actuellement (…).

»  D’étranges messages…  Une structure initiatique

La rapide histoire de la création du «mythe» de Rennes-le-Château telle que nous venons de la formuler, montre à quel point, l’empreinte de Pierre Plantard de Saint-Clair et de Philippe de Chérisey, est déterminante dans la façon dont, à partir des années 1960, l’histoire de l’abbé Saunière a peu à peu été réécrite. Surtout, elle met en valeur un fait. C’est que loin d’être gratuite, ou mégalomaniaque, comme on le dit systématiquement, cette reconstruction, qui est organisée, suit une logique indéfectible et adopte un mode de fonctionnement bien défini. Du milieu des années 1960 au début des années 1980, les «publications» successives de Pierre Plantard suivent un schéma que l’on pourrait qualifier d’initiatique. Chaque ouvrage postérieur développe ce qui était à peine suggéré dans l’ouvrage antérieur, et ne pouvait être lu, et compris, qu’à la lecture de la nouvelle publication. Ainsi, pour reprendre le dernier exemple donné, le fait que Jésus ait pu être à l’origine de la dynastie mérovingienne, est bien implicitement présent dans La Race fabuleuse, mais insoupçonnable ― ou presque ― si l’on ne connaît les conclusions qui sont celles de L’Enigme Sacrée. Et l’on trouve déjà cette idée, mais très discrètement exprimée, à travers une note de bas de page sur la Salette dans L’Or de Rennes

Ce principe est le principe régisseur de l’ensemble des «productions» du Prieuré de Sion, lorsqu’on les analyse l’une par rapport à l’autre, selon la chronologie de parution. L’ensemble est conçu comme un tableau, auquel chaque nouvelle touche vient apporter un nouvel éclairage. C’est très probablement pour cette raison que Gérard de Sède a placé en exergue de La Race fabuleuse cette citation de Claude Lewis Strauss : «Chaque histoire s’accompagne d’un nombre indéterminé d’anti-histoire dont chacune est complémentaire des autres.» 

De fait, si La Race fabuleuse n’a, au premier abord, aucun lien formel avec l’Affaire de Rennes-le-Château, il s’agit en réalité d’un élément clé dans la série de «révélations» entamées par Pierre Plantard. Non seulement, La Race Fabuleuse développe la trame dynastique placée au centre du mystère Saunière par Plantard, mais surtout, elle apporte à l’énigme de Rennes ― jamais nommée ― une nouvelle pierre, déjà évoquée précédemment, mais non mise en exposition, Les Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin, et une pierre entièrement neuve : celle du Tombeau d’Arque.   

La façon dont le «Prieuré de Sion» va immiscer la toile de Nicolas Poussin dans l’Affaire de Rennes est un exemple particulièrement prégnant de sa conception d’une révélation progressive de son «savoir».

La première mention en est faite, on l’a vu, dans le texte signé Madeleine Blancasall, lorsqu’il est précisé que Saunière avait acquis, lors de son séjour à Paris, une réplique d’une toile de Poussin. Le nom de cette toile ― Les Bergers d’Arcadie ― sera donné deux ans plus tard d’abord dans un nouvel apocryphe déposé à la Bibliothèque Nationale le 27 avril 1967, Les dossiers secrets d’Henri Lobineau, puis par Gérard de Sède dans L’Or de Rennes. L’opuscule signale que Nicolas Poussin avait connaissance d’un secret qu’il a codé dans deux de ses tableaux : Les Bergers d’Arcadie et Le Roi Midas. L’Or de Rennes est beaucoup plus silencieux. Pourquoi Saunière a-t-il acquis cette toile ? Quel est son rôle et sa place dans l’Affaire ? De Sède n’évoque aucune de ces questions. Ce n’est en effet que dans La Race fabuleuse que les interrogations que pose l’achat d’une copie du tableau seront pour la première fois développées au cours d’un chapitre intitulé «Le secret de Poussin». 

L’auteur présente la toile comme une de ces œuvres d’où émane une impression de mystère «dans la mesure où leur signification nous échappe.» Cette impression est mise en rapport avec une lettre de Louis Fouquet à son frère Nicolas à propos de son entretien avec Nicolas Poussin. La missive est citée dans son intégralité, et un passage en est plus particulièrement souligné : «Luy et moi nous avons projeté certaines choses dont je pourrai vous entretenir à fond dans peu, qui vous donneront par monsieur Poussin des avantages que les roys auraient grand peine à tirer de lui, et qu’après lui peut-être personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles advenir ; et, ce qui plus est, cela serait sans beaucoup de dépenses et pourrait même tourner à profit, et ce sont choses si fort à rechercher que quoi que ce soit sur la Terre maintenant ne peut avoir une meilleure fortune ni peut être égale.» (1)  

Afin que le secret ne disparaisse pas avec lui, Nicolas Poussin l’aurait dissimulé dans un de ses tableaux, Les Bergers d’Arcadie, dont De Sède suggère qu’il renvoie à un paysage réel. «Il n’est guère facile de découvrir où cette scène se situe ni à quoi elle se rapporte. Pourtant, l’un des biographes du peintre souligne : “le soin minutieux qu’a Poussin de reprendre des paysages réels dans ses tableaux.”» (2) 

La clef de cette allusion est donnée dans les deux derniers paragraphes du «Secret de Poussin» : «Aujourd’hui, Les Bergers d’Arcadie sont à Paris, au musée du Louvre, mais le public ne peut les voir : ils sont à l’abri dans une réserve. 

»Si pourtant l’envie vous tenaille de contempler l’immortel chef d’œuvre de Poussin, quittez Paris et dirigez-vous vers la haute vallée de l’Aude, jusqu’à Alet. A quelques kilomètres de là, engagez-vous sur la R. N. 613, jusqu’au point précis où cette route coupe le méridien de Paris. Vous êtes à la côte d’altitude 297, sur un petit pont, sur le territoire de la commune d’Arques. De là part, à droite, un petit sentier long à peine d’une vingtaine de mètres. Prenez-le car au bout, voici, entourée de ses arbustes, la tombe des Bergers d’Arcadie.» (3)

 Gérard de Sède se contente alors de souligner que si la tombe d’Arque est strictement identique à celle du tableau de Poussin, la même similitude rapproche le paysage que l’on observe depuis la sépulture, et celui dépeint par Poussin dans le fond de sa toile. En 1974, de Sède devait à nouveau évoquer le tombeau d’Arques. En annexe de son ouvrage Le Secret des Cathares, il dresse en effet un «itinéraire cathare», où Arques est mentionné, et pour son donjon, pris en 1210 par les troupes de Simon de Montfort, et pour la présence de Déodat Roché, dont la contribution à la résurgence du catharisme et à son étude au XXe siècle a été considérable, et qui, à ce moment là, vit encore dans le petit village audois. Après avoir souligné ces deux éléments, l’auteur ajoute cette remarque destinée à parfaire son tableau d’Arques : «Aux environs, menhir (Pierre Levée du Puntil [sic]) et curieuse tombe (commune de Peyrolles).» (4)   

Il faudra attendre 1977, avec Signé Rose + Croix ― une réédition largement augmentée de L’Or de Rennes, pour que de Sède non seulement en dise plus, mais relie le tableau de Poussin et le tombeau d’Arques à l’Affaire de Rennes-le-Château. 

En effet, à aucun moment dans La Race Fabuleuse, y compris lorsqu’il évoque Arques, de Séde ne mentionne ni le nom, ni l’affaire, de Rennes. L’étude de son texte montre qu’au contraire, tout au long de La Race Fabuleuse, il prend un soin extrême à en taire le nom. Ainsi, alors que dans L’Or de Rennes il désignait les généalogies d’Henri Lobineau sous le titre : Généalogies des rois mérovingiens et origines des diverses familles françaises et étrangères de souche mérovingienne d’après l’abbé Pichon, le docteur Hervé et les parchemins de l’abbé Saunière, de Rennes-le-Château (5), il donne, dans La Race fabuleuse pour titre au même ouvrage : Généalogie des rois mérovingiens, par Henri Lobineau. (6) 

L’impression qui ressort de ce silence, c’est que Gérard de Sède, et surtout ses «inspirateurs», n’ont pas voulu établir tout de suite ― aux yeux de tous ― la connexion entre Les Bergers d’Arcadie et l’Affaire Saunière. Ce qui ne fait que confirmer la logique initiatique ordonnant les publications du Prieuré. En effet, il est indubitable que ce n’est pas faute d’éléments informationnels que de Sède n’évoque pas le lien entre le tableau de Poussin et Rennes-le-Château, mais bien mû par une volonté de silence. De fait, en 1977, Signé Rose + Croix n’apportera pour ainsi dire aucune information nouvelle à propos des Bergers. L’ouvrage se contentera de confirmer, par une courte analyse de la toile, que c’est bien le paysage visible depuis le tombeau d’Arque qu’elle dépeint. La femme présente à droite du tableau, désigne du doigt le cou de l’un des bergers, une façon d’évoquer un des reliefs visibles depuis le tombeau et peint dans l’arrière fond du tableau : le Col d’al Pastre (Col du Berger). Cette analyse sera inlassablement reprise par la suite. Elle ne doit pas occulter que la fonction principale de ces nouvelles digressions autour des Bergers est d’établir cette fois formellement un lien entre le lieu, la toile, et l’abbé Saunière. «En partant à la découverte de ce monument qui fut érigé à la fin du XIXe siècle, il est bon de se munir, comme l’avait fait Bérenger Saunière, d’une bonne reproduction du célèbre tableau de Poussin que l’on voit au Louvre : Les Bergers d’Arcadie.» (7)  

L’étude comparée des publications du «Prieuré de Sion», met donc en évidence une façon de procéder bien rodée. Systématiquement, est mis en avant un élément, dont on se rend compte, au vu des publications suivantes, qu’il n’a d’autre fonction que de détourner l’attention des allusions et sous entendus appelés à prendre par la suite la première place. Dans L’Or de Rennes c’est l’idée du trésor matériel qui prédomine. Le secret dynastique et religieux est à l’arrière plan. Dans La race Fabuleuse le secret dynastique passe au premier plan, et se mêle à la question de l’origine extraordinaire de la lignée mérovingienne. L’origine christique est sous-entendue, mais l’attention du lecteur est détournée vers une autre lecture, qui n’a d’autre rôle que de faire écran, l’origine extraterrestre. Enfin, l’Enigme Sacrée passe au premier plan ce qui était jusqu’à présent à l’arrière plan : la dynastie royale issue de Jésus et Marie-Madeleine. Le tout est cohérent, structuré, et l’exemple des Bergers d’Arcadie montre que le «Prieuré de Sion» tait délibérément certaines informations qui ne seront livrées que plus tard, non par ignorance, mais selon un schéma délibéré. Une telle structure montre, de manière certaine, que Pierre Plantard et ceux qui l’entouraient, possédaient bien plus qu’ils ne l’ont dit. Ce qui soulève une nouvelle interrogation : ont-ils tout dit ?  

Le Serpent Rouge.  

Répondre à cette question revient à déterminer si dans les «publications» du Prieuré  existent des éléments non exploités en tant que théorie centrale dans les ouvrages destinés au grand public.  

Placé sous la signature de Pierre Feugère, Louis Saint-Maxent et Gaston de Koker, Le Serpent Rouge, note sur Saint Germain des Près et Saint Sulpice, un des textes déposés à la Bibliothèque Nationale de France, le 17 janvier 1967, est ici d’une importance essentielle. 

Encore une fois, c’est Pierre Plantard qu’il faut voir derrière la composition ― ou plus exactement la mise en page ― de ce texte qui se compose d’une série de «devises» chacune placée sous l’autorité d’un des treize signes du zodiaque, suivies de quelques planches sur Saint Germain et Saint Sulpice, d’un tableau dynastique et de deux cartes de la Gaule au VIe et au VIIe siècle. 

Les «devises» retranscrivent le parcours du narrateur vers la sépulture d’une femme se situant aux environs immédiats de Rennes-les-Bains, auxquels le texte multiplie les allusions. (8) C’est vers elle que le narrateur se dirige, sa quête n’a pas d’autre motif : «Dans mon pèlerinage éprouvant, je tentais de me frayer à l’épée une voie à travers la végétation inextricable des bois, je voulais parvenir à la demeure de la BELLE endormie en qui certains poètes voient la REINE d’un royaume disparu.» (troisième signe).     

Aux quatrième et cinquième signes, l’auteur fait de nouveau allusion à cette mystérieuse morte, mais sans que ces nouvelles indications ne permettent d’en deviner le nom. Ce n’est qu’au septième signe, que l’identité de la défunte est posée sans ambiguïté : «De celle que je désirais libérer, montaient vers moi les effluves du parfum qui imprégnèrent le sépulcre. Jadis les uns l’avaient nommée : ISIS, reine des sources bienfaisantes, VENEZ A MOI VOUS TOUS QUI SOUFFREZ ET JE VOUS SOULAGERAI, d’autres : MADELEINE, au célèbre vase plein d’un baume guérisseur.» 

La morte dont le narrateur cherche à découvrir la sépulture à proximité de Rennes-les-Bains est donc sainte Marie-Madeleine, la Marie de Magdala des évangiles. Si le septième signe est à ce sujet très explicite, les allusions sibyllines des autres, vont dans ce sens. Ainsi, au cinquième signe, la morte était-elle appelée «REINE du Castel», expression qui renvoie incontestablement, là encore, à Marie de Magdala. D’après les hagiographies médiévales celle-ci est en effet une princesse de sang royal. Voilà qui justifie son titre de Reine. En outre, St Jérôme, donne pour origine au mot «Magdala» le mot hébreux לּרגמ (migdal) qui signifie «tour». Il prête à ce terme «tour» un sens symbolique, renvoyant à la Tour de David, et symbolisant par là la foi de la sainte, mais Odon, à sa suite, y verra un sens historique. Tour étant au moyen-âge synonyme de château, Odon en conclut que Madeleine possédait un château et donc, selon le modèle féodal, était issue de la haute noblesse. (9) C’est cette lecture là qui allait prédominer durant le moyen-âge et l’époque moderne. 

Ainsi, dans de nombreuses hagiographies de Marie-Madeleine, est-il précisé qu’elle fut surnommée Magdeleine par rapport au château de Magdalon (10), dont elle avait hérité et qu’elle habitait. (11)La lecture de la page de couverture du Serpent Rouge apporte une autre confirmation à cette interprétation du texte. En effet, y figure, surmontant un blason occupant le centre de la page, la devise latine : «Eous Scaphæ» dont la traduction est : «Barque d’Orient». L’allusion à Marie-Madeleine est tout aussi prégnante que précédemment. Selon le légendaire de la sainte ― qui sera analysé en détail dans la suite de notre propos ― partie de Jérusalem, elle arriva en effet dans une embarcation sans voile ni rame, une barque venue d’Orient, à Marseille.    

L’histoire qui se dessine dans Le Serpent Rouge est donc tout autre que celle, lancée sur la place publique, par Pierre Plantard. Selon ce texte, le grand secret de Rennes-le-Château est la présence, à proximité de Rennes-les-Bains, de la tombe de Marie-Madeleine. L’auteur du Serpent Rouge affirme avoir pénétré dans ce sanctuaire. Au onzième signe, il dit en effet à propos de Marie-Madeleine : «…de cette REINE j’ai visité les demeures cachées.» 

Cette affirmation vient compléter la rapide description des lieux faite au dixième signe : «Mais combien ont saccagé la MAISON, ne laissant que des cadavres embaumés et de nombreux métaux qu’ils n’avaient pu emporter.» 

La description, bien que rapide, est suffisamment précise pour nous donner un aperçu très clair des lieux. Le sanctuaire évoqué, contrairement à ce que l’on aurait pu penser jusqu’alors, ne comporte pas que l’unique sépulture de Marie-Madeleine, mais abrite également d’autres tombes, enfermant des corps eux aussi embaumés. Ensuite, il est à côté de ces tombes un dépôt trésoraire dans lequel plus d’un est venu puiser. 

Dans Le Serpent Rouge, il n’est rien dit de l’identité de ces autres morts dont les corps reposent à côté de Marie-Madeleine. Pour résoudre cette question, il faut rapprocher la description que Le Serpent Rouge dresse du sanctuaire d’un texte qui devait paraître en 1985, dans une revue intitulée : Le Trésor de Sion, dont il semble que la publication se situe dans la mouvance du Prieuré de Sion… 

On y retrouve, en effet, exactement la même description des lieux que dans Le Serpent Rouge

Dés le numéro 0, dans un article intitulé «Le Rocher de Sion», il est question de la double nature du trésor de Rennes, «à la fois matériel et spirituel». Paru au mois de mai 1985, le numéro 1, par le biais d’un article d’un certain N. Morani, intitulé «Marie de Magdala à Rennes-le-Château», apporte de nouveaux éléments. 

L’article s’ouvre sur un rapide résumé de l’Affaire de Rennes-le-Château. A l’occasion de ce très bref récit, l’auteur rapporte que «L’abbé Boudet avait révélé à l’abbé Saunière la cachette d’un trésor matériel, dans lequel il était permis de puiser à la condition de ne jamais parler de ce que l’on trouvait en même temps.»    

Le sens de cette dernière allusion, est révélé un peu plus tard dans l’article, à l’occasion de l’évocation de la mort de l’abbé Saunière. Reprenant la description donnée dans Les descendants mérovingiens…, l’auteur signale à ce moment que «Le cadavre fut assis dans un fauteuil, revêtu d’une ample robe rouge à glands, et exposé pendant tout un jour. Les visiteurs “initiés” coupèrent un gland, comme pour garder un souvenir…» 

Dans Les descendants mérovingiens…, l’auteur signalait à propos de ce rituel, ne pas savoir pourquoi il avait eu lieu. Ce n’est plus le cas dans «Marie Magdala à Rennes-le-Château». N. Morani, le rapproche en effet de croyances mérovingiennes. Surtout, il note : «Certains pensent que ce rituel est aussi l’indication hermétique qu’un cadavre, embaumé comme ceux des Pharaons, est assis sur un fauteuil de pierre, dans une caverne proche de Rennes-le-Château, et attend le signal de la Résurrection des enfants d’Abraam pour se lever.»

 L’identité de ce corps n’est pas clairement signifiée, sinon par l’allusion aux enfants d’Abraham, qui fait du mort, un Juif. Le signal de la Résurrection est également porteur de sens. Implicitement, il semble identifier ce mort au Christ, dont les croyants attendent le retour sur Terre. Manifestement, ce texte affirme donc que la tombe de Jésus se trouve à proximité de Rennes-le-Château. 

Cette interprétation est confirmée par la lecture des autres productions du Prieuré de Sion, qui recèlent plus d’une allusion à la présence de la tombe du Christ à proximité, non pas de Rennes-le-Château, mais de Rennes-les-Bains. 

Ainsi, par exemple, dans Au pays de la Reine blanche, lit-on que la pensée médiévale associait les trois rochers gardant l’entrée de Rennes-les-Bains aux trois rois Mages : Rocko-Negro à Melchior, le noir ; le Roc Pointu à Balthazar, le jaune ; et Blanchefort à Gaspar, le blanc. Les trois rois mages entourant Jésus, implicitement, le texte signifie que les trois rochers entourent également Jésus… 

Lazare Veni Foras…

Certaines «inventions» du Prieuré de Sion ne se comprennent qu’au regard de cette idée ― qui serait la révélation finale à laquelle doivent permettre d’aboutir les différentes publications du Prieuré ― qu’une sépulture enfermant les corps de Marie-Madeleine, Jésus, et d’autres de leurs proches, se trouve à proximité de Rennes-les-Bains.

 C’est le cas avec Lazare Veni Foras, un ouvrage semble-t-il inventé de toute pièce par les mystificateurs, et attribué à l’abbé Boudet, un confrère de l’abbé Saunière, sur lequel nous aurons à revenir par la suite. Ce prêtre, qui officiait à Rennes-les-Bains du temps de l’abbé Saunière, s’était illustré par la publication d’un ouvrage, La Vraie langue celtique et le cromlech de Rennes-les-Bains. Sans doute est-ce cette activité littéraire qui conduisit naturellement Pierre Plantard à attribuer à l’homme d’église, un autre ouvrage dont aucune trace n’a été conservée en terme de dépôt légal, ou autre recensement bibliographique : Lazare, veni foras ! 

La mention de ce texte apparaît pour la première fois dans Les descendants mérovingiens. «…un nouveau livre publié en 1914 par ce même curé : Lazare, veni foras ! devait signer son expulsion. Son dernier ouvrage fut retiré du public…» 

Gérard de Sède allait plus tard prétendre avoir en sa possession un enregistrement y faisant allusion. Au cours de cet entretien qu’il aurait eu avec l’abbé Courtauly et qui, faut-il le préciser, est une invention de l’auteur, ou plutôt de ses inspirateurs, l’abbé aurait fait allusion au livre détruit : «C’est toute une affaire Boudet. Il quitta Rennes-les-Bains en mai 1914, il avait eu des ennuis avec l’évêché. On a détruit devant lui ses manuscrits, son livre Lazare qui fut brûlé.» (12)

 Rien n’est dit ici du contenu de l’ouvrage, mais le fait qu’il soit dit qu’il fut brûlé sur ordre de l’Evêché laisse clairement entendre que le contenu de cette nouvelle publication était hérétique…   

C’est ce que dit clairement Gérard de Sède dans la préface à la réédition de La Vraie langue celtique parue à la Demeure Philosophale en 1978 : «Nous ne saurons peut-être jamais quelle hérésie pouvait bien contenir ce Lazare, si toutefois il en contenait une, car aucun chercheur n’a encore réussi à s’en procurer un exemplaire.» (13)  

S’il feint d’ignorer le contenu supposé de l’ouvrage, Gérard de Sède en a néanmoins, semble-t-il, une certaine idée, du moins si l’on se réfère à ses précédentes productions. Dans la bibliographie de L’Or de Rennes, en effet, Gérard de Sède citait le Lazare, veni foras ! en lui attribuant une date de parution différente de celle donnée par Les descendants mérovingiens : 1891. (14) 

Ce changement de date n’a sans doute d’autre fonction que d’inciter le lecteur à rapprocher le Lazare, veni foras ! de ce que de Sède dit de l’année 1891 à propos de Saunière. Cette année là est, selon lui, celle où l’abbé Saunière découvrit les documents qui furent si déterminants dans son destin. Il mentionne à ce sujet, en l’entourant de mystère, le collage réalisé par le prêtre que nous avons déjà évoqué. Rappelons qu’il s’agit de deux gravures juxtaposées. La première, représente «trois anges enlevant au ciel un enfant dans un linceul et s’accompagne de cette légende : “L’année 1891 portée dans l’éternité avec le fruit dont on parle ci-dessous”» (15) 

La seconde, positionnée sous la première, figure l’adoration des Rois Mages… 

De Sède renvoie ce collage à la découverte d’un trésor monétaire. Il met en parallèle le fait que les documents découverts par l’abbé le rendirent riche avec ces mots reproduits sur la gravure : «Reçois, ô Roi, l’or, symbole de la royauté.» 

En réalité, conformément à la manière de procéder observée dans les précédents textes, ce motif mis en avant est fait pour détourner l’attention du message implicitement véhiculé. Les mots employés par Gérard de Sède pour décrire la première scène ne sont pas anodins. Alors que les anges portent l’enfant dans un grand tissu, Gérard de Sède emploie le mot «linceul», lequel a une connotation strictement funéraire. Dans le Dictionnaire, sa définition est : «pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort». Quant à la seconde scène, c’est évidemment Jésus qui en est le centre et non l’offrande de l’or… La publication d’une reproduction de la dite gravure dans Signé : Rose + Croix met en lumière la stratégie des auteurs de L’Or de Rennes. Alors qu’ils ne citent dans leur description que la seule offrande de l’or, la gravure a une légende beaucoup plus développée, puisque citant les trois offrandes, et la mise en page du cahier d’illustration est telle que seule soit lisible la seconde offrande, celle de Gaspard : «Reçois la myrrhe, symbole de la sépulture.» 

Si l’année 1891 fut portée dans l’éternité, c’est donc, selon la lecture à laquelle nous invite Gérard de Sède, par la découverte d’un élément funéraire lié à Jésus… On comprend, au vu de cela, quel contenu hérétique les auteurs de la mystification entendaient donner au Lazare… 

C’est dans ce sens, effectivement, qu’allèrent par la suite les différentes «rumeurs» qui coururent à propos du second ouvrage de l’abbé Boudet.  

En 1978, alors que Gérard de Sède écrivait la préface de la nouvelle édition de La Vraie langue celtique mentionnée précédemment, de prétendues copies du Lazare furent mises en circulation par l’entremise d’une petite annonce passée dans le numéro d’octobre de la revue L’Autre Monde

«Part. A Part. vend Document. Ouvrage rarissime. Authentique 1891. Abbé H. Boud et “Lazare, Véni, Foras” Clé R + C. Rennes le Château. Ecrire à la revue qui transmettra.» (16) 

Sollicité, l’auteur de l’annonce ― un certain Nacim Djama résidant à Toulouse ― devait répondre qu’il s’était déjà dessaisi de l’ouvrage auprès d’un acheteur de Zurich. Il avait cependant pris soin de faire une copie de l’ouvrage en question, et avait pris la décision de diffuser 9 reproductions intégrales du texte, à qui voudrait bien les lui acheter… 

Sa lettre donnait quelques précisions sur l’ouvrage copié, l’édition de 1914 de l’ouvrage composé en 1891 ― précisions venant expliquer la différence de date relevée entre Les descendants mérovingiens et L’or de Rennes

Lazare, veni foras !  y est présenté comme «une curieuse hagiographie de la famille de Béthanie et de Sainte Madeleine» devant avoir «un contenu initiatique bien plus important que sa rareté de fait.» 

Un texte de présentation de l’ouvrage accompagnait cette missive. (17) Il y est précisé que le seul exemplaire du Lazare existant encore de manière officielle ne quitte jamais la Réserve de la Bibliothèque de l’Evêché de Carcassonne et que «ce livre est devenu rarissime car la quasi totalité des exemplaires durent être restitués à leur sortie de l’imprimerie aux autorités religieuses de Carcassonne et c’est l’Abbé Henri Boudet qui dut remettre, en personne, le tirage complet et son manuscrit à l’Autodafé.» 

La suite de ce document précise qu’après avoir été sanctionné, l’abbé Boudet dut quitter Rennes-les-Bains pour Axat, où il ne tarda pas à trouver la mort «sans doute victime d’un empoisonnement criminel.» 

Il signale, enfin, quel secret est codé dans l’ouvrage ― le même que renfermait déjà La Vraie langue celtique… ― à savoir, la présence, à Rennes-les-Bains, de la tombe de Lazare. «Pas plus que La Vraie langue celtique, ce livre n’apporte, de prime abord, des indications évidentes sur l’emplacement de la tombe de Lazare ou sur un des dépôts précieux de Rennes. Cependant, quelques lieux des environs de Rennes où Lazare vint en cure thermale, et pour d’autres raisons, y sont décrits de manière allusive mais précise dans un style particulier à l’Abbé Henri Boudet.»   



(extract)

"So?... One more book on Rennes-le-Château?" “, you will say to me… Yes! But what a book! An update. Somehow. A book that came at the right time to provide an overview, like a reminder in Ether, at the sublime point of our doubts. A book of certainties certainly illuminating the dark side of our consciences clouded by so many endless rantings, copied ad infinitum, also in English… But one point, that's all. So, shining in the darkness, a few half-extinguished fires, then rekindled by Christian Doumergue, blowing on embers that were just waiting to ignite, this solar book composed by the hand of a master, in Occitan territory, has the certain merit to put into perspective many anchored beliefs, many realities that one would have thought acquired. Yet in the light of these revealed flames, by the interposed author (1), this mystery which never ceases to make people talk about it - eternal and sacred halo which touches on the origin of Christianity - encourages us to revisit "L'Affaire de Rennes-le- Castle” as a whole. From History to Myths certainly, but also from myth peddled to history revisited, what exactly is this taciturn priest, who arrived fresh from his diocese of Carcassonne, on a certain first of June in the year 1885 and that the legend, along the way, will transmute into gold, into… the “billion dollar priest”? This is what Christian Doumergue brings us here, like an ancient mosaic on the stall of God's judgment, as if such a cost were needed for us to finally be at the pinnacle of the secret. The introduction to the mystery of Rennes-le-Château requires a good knowledge of the events, as they unfolded historically at the time of Abbé Saunière. However, rare were the authors, probably for lack of elements, or in a hurry to finish, who quite simply gave to this "Affair" the first dimension devolved to any story, an imposed first degree, an obligatory passage, relevant, sincere, moving too, only allowing access in fine to an infra-story at the origin of the secret. This is not the point today (…). 

The previous parts of our book have shown how the story of Abbé Saunière, which fell into deep oblivion at the end of the two wars that shook Europe, gradually emerged from the shadows from the 1950s. We then witnessed the creation of a real myth on the basis of a substrate that lent itself to it, and this for various reasons. First of all, the story of Abbé Saunière, although not in itself an isolated case, was extraordinary enough to give rise to all possible suppositions. Then, the documentation concerning the priest was sufficiently fragmentary and incomplete to authorize, here again, many extrapolations. If in fact we still have enough archives to draw up a life of the priest as precise as that which we have given an account of in the first part of this work, we must not omit that the archives we currently have (…). »  

Strange posts...  An initiatory structure

The brief history of the creation of the "myth" of Rennes-le-Château as we have just formulated it, shows to what extent the imprint of Pierre Plantard de Saint-Clair and Philippe de Chérisey is decisive in the way in which, from the 1960s, the history of Abbé Saunière was gradually rewritten. Above all, it highlights a fact. It is that far from being gratuitous, or megalomaniac, as is systematically said, this reconstruction, which is organised, follows an unfailing logic and adopts a well-defined mode of operation. 

From the mid-1960s to the beginning of the 1980s, the successive "publications" of Pierre Plantard followed a pattern that could be described as initiatory. Each later work develops what was barely hinted at in the earlier work, and could not be read, and understood, [without] reading the new publications. Thus, to return to the last example given, the fact that Jesus could have been at the origin of the Merovingian dynasty is indeed implicitly present in La Race fabuleuse, but unsuspected ― or almost ― if one does not know the conclusions which are those of Holy Blood, Holy Grail. 

And we already find this idea, but very discreetly expressed, through a footnote on La Salette in L'Or de Rennes. This principle is the governing principle of all the "productions" of the Priory of Sion, when they are analysed one in relation to the other, according to the chronology of publication. The whole is designed like a painting, to which each new touch sheds new light. It is very probable for this reason that Gérard de Sède highlighted this quote from Claude Lewis Strauss in La Race fabuleuse:

“Each history is accompanied by an indeterminate number of anti-stories, each of which is complementary to the other. » In fact, if The Fabulous Race has, at first glance, no formal link with the Rennes-le-Château Affair, it is in fact a key element in the series of "revelations" initiated by Pierre Plantard. Not only does La Race Fabuleuse develop the dynastic framework placed at the centre of the Saunière mystery by Plantard, but above all, it brings to the enigma of Rennes ― never named ― a new exhibit, already mentioned previously, but not put on display, Les Bergers of Arcadia by Nicolas Poussin, and an entirely new exhibit: that of the Tombeau d'Arque. 

The way in which the "Priory of Sion" will interfere with the Nicolas Poussin's canvas in the Rennes Affair is a particularly significant example of their conception of a progressive revelation of his "knowledge". The first mention of it is made, as we have seen, in the text signed Madeleine Blancasall, when it is specified that Saunière had acquired, during his stay in Paris, a replica of a canvas by Poussin. The name of this painting ― Les Bergers d'Arcadie ― will be given two years later first in a new apocryphal document deposited at the National Library on April 27, 1967, Les dossiers secrets d'Henri Lobineau, then by Gérard de Sède in L 'Gold of Rennes. The booklet indicates that Nicolas Poussin was aware of a secret which he coded in two of his paintings: The Shepherds of Arcadia and King Midas. 

The Gold of Rennes is much more silent. Why did Saunière acquire this painting? What is its role and place in the Affair? De Sède does not mention any of these questions. It is only in La Race fabuleuse that the questions posed by the purchase of a copy of the painting will be developed for the first time during a chapter entitled "Poussin's secret". 

The author presents the canvas as one of those works from which emanates an impression of mystery "to the extent that their meaning escapes us." This impression is related to a letter from Louis Fouquet to his brother Nicolas about his discussions with Nicolas Poussin. The missive is quoted in its entirety, and a passage is more particularly underlined: 

“He and I have planned certain things which I will be able to talk to you about in depth shortly, which will give you, through Monsieur Poussin, advantages that kings would have great difficulty in drawing from him, and that after him perhaps no one in the world will ever recover in the centuries to come; and, what is more, it would be without much expense and might even be turned to profit, and these things so hard to seek that nothing on earth now can have a better fortune nor can it be equal.” (1)  

So that the secret does not die with him, Nicolas Poussin concealed it in one of his paintings, The Shepherds of Arcadia , which De Sède suggests refers to a real landscape. 

It is not easy to discover where this scene is located or what it relates to. However, one of the painter's biographers emphasises: "the meticulous care that Poussin takes to take up real landscapes in his paintings." 

The key to this allusion is given in the last two paragraphs of the "Secret de Poussin": 

"Today, Les Bergers d'Arcadie is in Paris, at the Louvre Museum, but the public cannot see it: it is in a reserve. If, however, you feel like contemplating Poussin's immortal masterpiece, leave Paris and head for the upper Aude valley, as far as Alet. A few kilometers away, take the RN 613, to the precise point where this road intersects the meridian of Paris. You are at altitude 297, on a small bridge, on the territory of the municipality of Arques. From there, to the right, a small path barely twenty meters long. Take it because at the end, here, surrounded by its shrubs, is the tomb of the Shepherds of Arcadia . (3) 

Gérard de Sède then contents himself with emphasising that if the tomb of Arque is strictly identical to that of the painting by Poussin, the same similarity brings together the landscape that one observes from the tomb, and that is depicted by Poussin in the background of his painting. 

In 1974, de Sède once again evoked the tomb of Arques. 

As an appendix to his book Le Secret des Cathares, he draws up a "Cathar itinerary", where Arques is mentioned, and for its keep, taken in 1210 by the troops of Simon de Montfort, and for the presence of Déodat Roché, whose contribution to the resurgence of Catharism and its study in the 20th century was considerable, and who, at that time, still lived in the small Aude village. 

After underlining these two elements, the author adds this remark intended to complete his picture of Arques: 

“In the vicinity, a menhir (Pierre Levée du Puntil [ sic ]) and a curious tomb (commune of Peyrolles)." (4) 

It will be necessary to wait until 1977, with Signé Rose + Croix ― and a greatly enlarged reissue of L'Or de Rennes, for de Sède not only to say more about it, but to link Poussin's painting and the tomb of Arques to the Rennes Affair. Indeed, at no time in La Race Fabuleuse , including when he mentions Arques, does de Séde mention either the name, or the affair, of Rennes. The study of his text shows that, on the contrary, throughout La Race Fabuleuse, he takes extreme care to conceal its name. Thus, while in L'Or de Rennes he designated the genealogies of Henri Lobineau under the title: Genealogies of the Merovingian kings and origins of the various French and foreign families of Merovingian stock according to Abbé Pichon, Doctor Hervé and the parchments of the Abbé Saunière, of Rennes-le-Château(5), he gives, in La Race fabuleuse as the title of the same work: Genealogy of the Merovingian kings, by Henri Lobineau.(6) 

The impression that emerges from this silence is that Gérard de Sède, and above all his "inspirations", did not want to establish immediately ― in the eyes of all ― the connection between Les Bergers d'Arcadie and the Saunière case. This only confirms the initiatory logic ordering the publications of the Priory. Indeed, there is no doubt that it is not for lack of information that de Sède does not mention the link between Poussin's painting and Rennes-le-Château, but rather he was moved by a desire for silence. In fact, in 1977, Signé Rose + Croix did not bring, so to speak, any new information about the Shepherds.. The book will content itself with confirming, through a short analysis of the canvas, that it is indeed the landscape visible from the tomb of Arque that it depicts. The woman on the right of the painting points to the neck of one of the shepherds, a way of evoking one of the reliefs visible from the tomb and painted in the background of the painting: the Col d'al Pastre (Col of the Shepherd). This analysis will be repeatedly taken up later. It should not conceal the main function of these new digressions around the Shepherds which is to establish this time a formal link between the place, the canvas, and the Abbé Saunière. "By exploring this monument which was erected at the end of the 19th centurycentury, it is good to bring, as Bérenger Saunière did, a good reproduction of the famous painting by Poussin that we see in the Louvre: The Shepherds of Arcadia.(7)  

The comparative study of the publications of the "Prieuré de Sion", therefore highlights a well-established way of proceeding. Systematically, an element is put forward, which we realise, in view of the following publications, that it has no other function than to divert attention from the allusions and innuendos called upon to subsequently take the first place. In L'Or de Rennes it is the idea of material treasure that predominates. Dynastic and religious secrecy is in the background. In The Fabulous Race the dynastic secret comes to the fore, and mingles with the question of the extraordinary origin of the Merovingian line. The Christian origin is implied, but the reader's attention is diverted to another reading, which has no other role than to screen, their extraterrestrial origin. Finally, the Holy Blood, Holy Grail brings to the fore what was until now in the background: the royal dynasty descended from Jesus and Mary Magdalene. Everything is coherent, structured, and the example of the Shepherds of Arcadia shows that the "Priory of Sion" deliberately concealed certain information which would only be delivered later, not out of ignorance, but according to a deliberate pattern. Such a structure shows, in a certain way, that Pierre Plantard and those who surrounded him, possessed much more information than they said. Which raises a new question: have they said everything?  

The Red Serpent.  

Answering this question amounts to determining whether in the "publications" of the Priory there are elements not exploited as a central theory in works intended for the general public.  Placed under the signature of Pierre Feugère, Louis Saint-Maxent and Gaston de Koker, Le Serpent Rouge, note on Saint Germain des Près and Saint Sulpice, one of the texts deposited at the National Library of France, on January 17, 1967, is here of essential importance. 

Once again, it is Pierre Plantard who must be seen behind the composition ― or more exactly the layout ― of this text which is made up of a series of "mottoes" each placed under the authority of one of the thirteen signs of the zodiac, followed by a few plates on Saint Germain and Saint Sulpice, a dynastic table and two maps of Gaul in the 6th and 7th centuries. 

The "mottoes" transcribe the narrator's journey to the burial of a woman located in the immediate vicinity of Rennes-les-Bains, to which the text has multiplies allusions.(8) It is towards her that the narrator is heading, his quest has no other motive: “In my trying pilgrimage, I tried to clear a path with my sword through the inextricable vegetation of the woods, I wanted to reach the abode of the sleeping BEAUTY in whom certain poets see the QUEEN of a vanished kingdom. (third sign). 

At the fourth and fifth signs, the author again alludes to this mysterious dead woman, but these new indications do not allow us to guess her name. It is only at the seventh sign, that the identity of the deceased is posed without ambiguity: “From the one I wanted to free, the scent of perfume rose towards me which impregnated the sepulchre. Formerly some had named her: ISIS, queen of beneficent springs, COME TO ME ALL YOU WHO SUFFER AND I WILL RELIEVE YOU, others: MADELEINE, with the famous vase full of a healing balm. The dead woman whose burial the narrator seeks to discover near Rennes-les-Bains is therefore Saint Mary Magdalene, the Mary of Magdala of the Gospels. If the seventh sign is very explicit on this subject, the sibylline allusions of the others go in this direction. Thus, at the fifth sign, the dead woman was called "QUEEN of the Castel", an expression which incontestably refers, here again, to Marie de Magdala. According to medieval hagiographies, she is indeed a princess of royal blood. This justifies her title of Queen. Furthermore, St Jerome, originates the word “Magdala” from the Hebrew word לּרגמ (migdal) which means "tower". He lends this term “tower” a symbolic meaning, referring to the Tower of David, and thereby symbolising the faith of the saint, but Odo, following him, will see in it a historical meaning. Tower being in the Middle Ages synonymous with castle, Odo concludes that Madeleine had a castle and therefore, according to the feudal model, was descended from the high nobility.(9) It is this reading that would predominate during the Middle Ages and the modern era. Thus, in many hagiographies of Mary Magdalene, it is specified that she was nicknamed Magdeleine in relation to the castle of Magdalon(10), which she had inherited and where she lived. (11)

Reading the cover page of The Red Serpent brings further confirmation to this interpretation of the text. Indeed, there appears, surmounting a coat of arms occupying the centre of the page, the Latin motto: " Eous Scaphæ " whose translation is: "Barque of the Orient". The allusion to Mary Magdalene is just as significant as before. According to the legend of the saint ― which will be analysed in detail later in our discussion ― leaving Jerusalem, she arrived in fact in a boat without sail or oar, a boat coming from the East, to Marseilles.   The story that takes shape in Le Serpent Rouge is therefore quite different from that launched in the public sphere by Pierre Plantard. 

According to this text, the great secret of Rennes-le-Château is the presence, near Rennes-les-Bains, of the tomb of Marie-Madeleine.

The author of The Red Serpent claims to have entered this sanctuary. At the eleventh sign, he indeed says about Mary Magdalene: “…of this QUEEN I have visited the hidden dwellings.” This affirmation completes the rapid description of the places given at the tenth sign: "But how many ransacked the HOUSE, leaving only embalmed corpses and many metals that they could not take away." The description, although brief, is precise enough to give us a very clear overview of the place. The sanctuary evoked, contrary to what one might have thought until then, does not only include the burial of Marie-Madeleine, but also shelters other tombs, enclosing bodies that are embalmed. Then there is next to these tombs a treasure deposit in which more than one people have come to draw. 

In Le Serpent Rouge, nothing is said of the identity of these other dead whose bodies lie next to Mary Magdalene. To resolve this question, it is necessary to compare the description that Le Serpent Rouge draws up of the sanctuary with a text which was to appear in 1985, in a review entitled: Le Trésor de Sion, the publication of which seems to be in the movement of the Priory of Sion... We find there, in fact, exactly the same description of the places as in Le Serpent Rouge.

From number 0, in an article entitled "Le Rocher de Sion", it is a question of the dual nature of the treasure of Rennes, "both material and spiritual". Published in May 1985, number 1, through an article by a certain N. Morani, entitled “Marie de Magdala à Rennes-le-Château”, brings new elements. The article opens with a quick summary of the Rennes-le-Château Affair. On the occasion of this very brief account, the author reports that "Abbé Boudet had revealed to Abbé Saunière the hiding place of a material treasure, from which it was permitted to draw on the condition of never speaking of what we found at the same time.” The meaning of this last allusion is revealed a little later in the article, on the occasion of the evocation of the death of Abbé Saunière. Taking up the description given in Les descendants mérovingiens… , the author points out at this moment that “The corpse was seated in an armchair, dressed in an ample red dress with tassels, and exhibited for a whole day. The “initiated” visitors cut an acorn, as if to keep a souvenir…» In Les descendants mérovingiens… , the author pointed out about this ritual, not knowing why it had taken place. This is no longer the case in “Marie Magdala at Rennes-le-Château”. N. Morani, indeed brings it closer to Merovingian beliefs. Above all, he notes: "Some think that this ritual is also the hermetic indication that a corpse, embalmed like those of the Pharaohs, is seated on a stone armchair, in a cave near Rennes-le-Château, and awaits the signal of the Resurrection of the children of Abraam to arise.” The identity of this body is not clearly signified, except by the allusion to the children of Abraham, which makes the dead a Jew. The signal of the Resurrection is also meaningful. Implicitly, he seems to identify this dead person with Christ, whose return to Earth believers await. Obviously, this text thus affirms that the tomb of Jesus is near Rennes-le-Château. This interpretation is confirmed by the reading of the other productions of the Priory of Sion, which contain more than one allusion to the presence of the tomb of Christ in the vicinity, not of Rennes-le-Château, but of Rennes-les-Bains. 

Thus, for example, in Au pays de la Reine blanche, we read that medieval thought associated the three rocks guarding the entrance to Rennes-les-Bains with the three Magi: Rocko-Negre with Melchior, the black; Roc Pointu with Balthazar, yellow; and Blanchefort to Gaspar, white. The three wise men surrounding Jesus implicitly the text means that the three rocks also surround Jesus… 

Lazarus Veni Foras…

Certain "inventions" of the Priory of Sion can only be understood with regard to this idea ― which would be the final revelation to which the various publications of the Priory should lead ― that a burial enclosing the bodies of Mary Magdalene, Jesus and other relatives, is near Rennes-les-Bains. 

This is the case with Lazare Veni Foras , a work apparently invented from scratch by the mystifiers, and attributed to Abbé Boudet, a colleague of Abbé Saunière, to which we will have to return later. 

This priest, who officiated at Rennes-les-Bains in the time of the Abbé Saunière, was famous for the publication of a book, La Vraie langue celtique et le cromlech de Rennes-les-Bains. No doubt it was this literary activity that naturally led Pierre Plantard to attribute to the man of the church, another work of which no trace has been preserved in terms of legal deposit, or other bibliographical inventory: Lazare, veni foras! 

Mention of this text first appears in The Merovingian Descendants “…a new book published in 1914 by this same priest: Lazare, veni foras! had signed his expulsion. His last work was withdrawn from the public…” Gérard de Sède would later claim to have in his possession a recording alluding to it. During this interview that he allegedly had with the Abbé Courtauly and which, it should be noted, is an invention of the author, or rather of his inspirators, the Abbé allegedly alluded to the destroyed book: "It's quite a Boudet affair. He left Rennes-les-Bains in May 1914, he had had trouble with the bishopric. They destroyed in front of him his manuscripts, his book Lazare which was burned.” (12) Nothing is said here of the contents of the work, but the fact that it is said that it was burned by order of the Bishopric clearly suggests that the contents of this new publication were heretical...  

This is what Gérard de Sède clearly says in the preface to the reissue of La Vraie langue celtique published by the Demeure Philosophale in 1978: “We may never know what heresy this Lazare could contain, if he did because no researcher has yet succeeded in obtaining a copy.” (13)  

If he pretends to ignore the supposed content of the work, Gérard de Sède has nevertheless, it seems, a certain idea, at least if we refer to his previous publications. In the bibliography of L'Or de Rennes, in fact, Gérard de Sède cited Lazare, veni foras! by giving it a date of publication different from that given by Les descendants mérovingiens : 1891.(14) 

This change of date probably has no other function than to encourage the reader to bring Lazare, veni foras! to which de Sède says of the year 1891 - it is in connection with Saunière. This year is, according to him, the one in which Abbé Saunière discovered the documents which were so determining in his destiny. He mentions on this subject, surrounding it with mystery, the collage made by the priest that we have already mentioned. Remember that these are two juxtaposed engravings. The first represents "three angels lifting a child in a shroud to heaven and is accompanied by this legend: 'The year 1891 carried into eternity with the fruit of which we speak below'" (15) The second, positioned under the first, is the adoration of the Three Kings… De Sède refers this collage to the discovery of a monetary treasure. He parallels the fact that the documents discovered by the abbot made him rich with these words reproduced on the engraving: "Receive, O King, the gold, symbol of royalty." In reality, in accordance with the way of proceeding observed in previous texts, this reason put forward is made to divert attention from the message implicitly conveyed. The words used by Gérard de Sède to describe the first scene are not insignificant. While the angels carry the child in a large cloth, Gérard de Sède uses the word "shroud", which has a strictly funerary connotation. 

In the Dictionary, its definition is: “piece of cloth in which a dead person is buried”. As for the second scene, it is obviously Jesus who is the centre and not the offering of gold... The publication of a reproduction of the engraving in Signé: Rose + Croix highlights the strategy of the authors of The Gold of Rennes. While they only cite the gold offering in their description, the engraving has a much more developed caption, since it cites the three offerings, and the layout of the illustration is such that only the second offering, that of Gaspard: "Receive the myrrh, symbol of the burial." 

If the year 1891 was carried into eternity, it is therefore, according to the reading to which Gérard de Sède invites us, by the discovery of a funerary element linked to Jesus... We understand, in view of this, what heretical content the authors of the mystification intended to give to Lazarus ... It is in this direction, indeed, that went thereafter the various "rumours" which ran in connection with the second work of the abbot Boudet.  In 1978, while Gérard de Sède was writing the preface to the new edition of La Vraie langue celtique mentioned above, alleged copies of Lazare were put into circulation through a classified ad in the October issue of the magazine The Other World. "Go. Apart. sell Document. Extremely rare work. Authentic 1891. Abbé H. Boud and “Lazare, Véni, Foras” Key R + C. Rennes le Château. Write to the journal which will transmit.” (16) 

Asked, the author of the announcement ― a certain Nacim Djama residing in Toulouse ― had to answer that he had already sold the work to a buyer in Zurich. He had however taken care to make a copy of the work in question, and had taken the decision to distribute 9 complete reproductions of the text, to whoever would like to buy them from him... His letter gave some details about the copied work, the 1914 edition of the work composed in 1891 ― details explaining the difference in date noted between Les descendants mérovingiens and L'or de Rennes . Lazarus, come foras! is presented there as “a curious hagiography of the family of Bethany and of Sainte Madeleine” that must have “an initiatory content much more important than its de facto rarity.” A text of presentation of the work accompanied this missive.(17) It is specified there that the only copy of Lazare still officially existing never leaves the Library of the Bishopric of Carcassonne and that "this book has become extremely rare because almost all the copies had to be returned to their output from the printing press to the religious authorities of Carcassonne and it was Abbé Henri Boudet who had to deliver, in person, the complete print and its manuscript to the Autodafé. The rest of this document specifies that after being sanctioned, Father Boudet had to leave Rennes-les-Bains for Axat, where he soon died "probably the victim of criminal poisoning." Finally, he points out what secret is coded in the book ― the same one that La Vraie langue celtique already contained ― namely, the presence, in Rennes-les-Bains, of the tomb of Lazarus. “No more than La Vraie langue celtique , does this book provide, at first sight, obvious indications on the location of the tomb of Lazarus or on one of the precious deposits of Rennes. However, some places in the vicinity of Rennes where Lazarus came for spa treatment, and for other reasons, are described there in an allusive but precise manner in a style particular to Abbé Henri Boudet.